Les promotions pour les chercheurs du CNRS : près de 250 promotions en CRHC pendant 3 ans
Les promotions pour les chercheurs du CNRS : près de 250 promotions en CRHC pendant 3 ans
La Direction du CNRS annonce autour de 250 promotions en CRHC par an pour les 3 années à venir, c’est insuffisant pour lever le blocage de carrière des chargés de recherche.
Modulo les contingences budgétaires, la Direction envisage pour remplir le nouveau grade de la Hors classe (CRHC) d’effectuer pour 2017, 2018, et 2019 des campagnes de promotion en CRHC d’environ 250 postes par an. Ce qui correspondra en 2017 à un effectif de moins de 12% de chargés de recherche dans le grade de la hors classe. C’est très insuffisant !
Les chargés de recherche du CNRS en chiffres (données au 31 décembre 2016)
6222 chargés de recherche (CR) au CNRS : 5146 CR1 dont 38,3% de femmes et 883 CR2 dont 37,2% de femmes
- 32,4% des CR1 sont au dernier échelon de leur grade avec une ancienneté moyenne dans le dernier échelon de 7,4 ans. 42,7% des CR1 bloqués sont des femmes
- Parmi les CR1 au dernier échelon de leur grade :
446 ont entre 55 et 59 ans avec une ancienneté moyenne à l’échelon terminal de 9 ans, 380 ont entre 60 et 64 ans avec une ancienneté moyenne à l’échelon terminal de 12,9 ans, 28 ont 65 ans et plus avec une ancienneté moyenne à l’échelon terminal de 15,7 ans.
12% de chargés de recherche dans la hors classe, ce n’est pas suffisant pour assurer une carrière sur deux grades à tous les chargés de recherche.
Si la masse salariale du CNRS destinée aux mesures salariales des chargés de recherche n’est pas significativement augmentée, il est prévisible que le dernier échelon du grade de CRCN sera un verrou dans la carrière des chargés de recherche.
En effet, selon le scénario de la Direction, le flux annuel de promotions du grade CRCN devrait être autour de 250 postes de DR2 plus le même nombre de promotions en CRHC. Or, 1666 CR1 sont au dernier échelon depuis en moyenne plus de 7 ans et la DRH annonce un effectif de 3720 chargés de recherche promouvables en CRHC soit 72,3% des CR1 actuels !!!!
Débloquer les carrières des chargés de recherche en fin de grade.
Les CR1 au dernier échelon du grade ayant 60 ans ou plus sont 408 sur un total de 6222 chargés de recherche. Si les sections n’ont pas d’avis défavorable sur leur activité scientifique, il n’y a pas de raisons de ne pas les promouvoir en priorité dès les deux premières campagnes de promotion. Non seulement ils pourront bénéficier des gains salariaux pour le calcul de leur pension, et de plus ils ne satureront pas le grade puisque leur départ en retraite pourra être anticipé et libérer de la masse salariale pour les promotions suivantes.
Le corps des CRHC doit être un grade de promotion pour tous les CRCN au dernier échelon du grade sauf avis contraire de la section d’évaluation comme cela était pour le passage CR2 à CR1 après 4 ans d’ancienneté. Pour cela les effectifs de la Hors classe doivent représenter près de 20% des chargés de recherche.
Recruter jeune est la seule solution pour offrir une carrière attractive aux jeunes scientifiques.
Le recrutement direct en CRHC ne résoudra pas le problème du recrutement tardif, il va au contraire l’accentuer, tout comme la fusion CR2/CR1 va favoriser le recrutement de scientifiques de plus en plus expérimentés qui émargeront au haut de la grille de CRCN et rempliront rapidement les conditions pour passer CRHC ou le concours DR2.
Recruter de plus en plus tard ne résout ni la précarité institutionnalisée, ni la pénurie de postes. Le SNTRS-CGT propose que les deux tiers des recrutements de CRCN au CNRS se fassent dans les 3 ans