Quelles sont les raisons profondes de ces transformations, au-delà de l’idéologie anti-fonctionnaires, anti-services publics ?
Quelles sont les raisons profondes de ces transformations, au-delà de l’idéologie anti-fonctionnaires, anti-services publics ?
La Cour des comptes, notamment, avait déjà vendu la mèche dans sa note d’octobre 2021 (cf communication du SNTRS-CGT ) ; « [les universités pourraient] disposer de la délégation de gestion pleine et entière des [UMR]. Dans cette optique, il serait souhaitable que les corps des chercheurs rattachés à ces unités soient également intégrés et fusionnent avec ceux des enseignants-chercheurs, afin que l’université en devienne l’unique employeur [...]. Les organismes deviendraient, quant à eux, des agences de moyens, spécialisées dans les domaines qui les concernent, et leurs implantations régionales disparaîtraient, amenant ainsi d’importantes économies d’échelle sur l’ensemble du territoire. La perspective d’une fusion de ces organismes avec l’ANR pourrait, à terme, être étudiée ». Le président Macron lui avait emboité le pas lors du congrès de la Conférence des présidents d’université du 13 janvier : « Demain, ce sont nos universités qui doivent être les piliers de l’excellence, le centre de gravité pour la recherche comme pour la formation. [...] il faudra encore que nous renforcions la capacité de nos grands organismes à jouer un rôle d’agences de moyens pour investir, porter des programmes de recherche ambitieux ».
Au niveau de l’Enseignement supérieur, Macron a déclaré « on ne pourra pas rester durablement dans un système où l’enseignement supérieur n’a aucun prix pour la quasi-totalité des étudiants ». Tout cela a le mérite d’être clair ! Et tout aussi clairs sont les patrons de l’université : « Imbrication des marques, comitologie, modèle économique : présidents et DGS dressent un premier bilan de trois ans d’EPE » dépêche AEF n° 669138.
Morceaux choisis : « Créer une image de marque, ne pas se concurrencer soi-même, simplifier la prise de décision… Le mot-clé c’est l’autonomie, car c’est ce qui nous a fait grandir et nous rapproche plus du modèle [de LVMH]… Outre les projets PIA et européens, il y a aussi des endroits où l’on peut mettre des frais d’inscription, alors on les met en créant des bachelors internationaux ». « On ne peut pas avoir de grands patrons dans nos conseils d’administration si on les ennuie avec du pinaillage. » « Tout le travail de sortie de l’expérimentation sera le nettoyage des statuts. Nous avons clairement trop de détails dans nos statuts. C’était une manière de rassurer nos collègues, dont les craintes ont été gérées au prix de détails supplémentaires ». Quant à la place des organismes de recherche dans cette nouvelle configuration : « Puisqu’on a voulu des universités fortes, à un moment il faut aller jusqu’au bout. Cela pose la question de l’évolution du rôle des organismes de recherche, le sujet n’étant pas leur disparition mais leur rôle et leur positionnement ».
Ainsi, leurs préoccupations s’affichent clairement :
Leur inquiétude ? Ne surtout pas ennuyer les grands patrons dans les conseils d’administration !
Leur préoccupation ? L’image de marque !
Leur modèle ? LVMH (Sans blague !).
Leur objectif ? Faire payer les étudiant·e·s.
Leur souhait : simplifier non pas les structures mais les statuts (les toiletter…) et adapter le rôle des organismes de recherche.
Pourquoi le CNRS devrait-il changer de rôle ?
Nous ne pouvons ni ne voulons accepter que les organismes nationaux se plient aux choix stratégiques des universités et se restreignent au rôle d’agence de moyens.
Rejoignez-nous, rien n’est inscrit dans le marbre, seule la lutte paie !